- +224 657182424
- [email protected]
- Siège : Kipé Dadya, Conakry
Partager
MEMO de l’ADRG suite à la visite du PM le 27 octobre 2022
L’Alliance Démocratique pour la Renaissance de la Guinée (ADRG) a salué la visite à son siège du Premier Ministre M.Bernard GOMOU le jeudi 27 octobre 2022, accompagné par les facilitatrices. A cette occasion nous vous livrons la synthèse des propositions de notre alliance.
Les questions préliminaires se rapportant à l’organisation institutionnelle du cadre
- Le dialogue: Le processus actuel doit prendre en compte les mécanismes de la concertation qui est un projet comme un autre avec un début, un développement et une fin. Ainsi il faut d’abord définir le mandat du dialogue, le mettre en débat et ensuite procéder à la restitution. Par la suite l’évaluation en sera autant facilitée de manière régulière. Par contre le dialogue politique met en présence des groupes d’intérêts différents. Toutefois les débats pourront permettre aux participants de voir les problèmes du point de vue des uns des autres pour avoir une meilleure compréhension des problèmes. Enfin dans le fond le terme concertation exprime une nécessité d’aboutir à un consensus et le dialogue politique met en relief les points de litiges. L’ADRG en conséquence opte pour un dialogue inclusif mettant en présence tous les acteurs sans discrimination ni privilège.
- Quelle méthodologie opérationnelle pour le cadre de concertation: Il faudra deux niveaux de délibérations (la plénière et le comité de propositions). Le PM qui assurera la présidence sera épaulé par un secrétariat.
- Il est souhaitable que le processus de l’élaboration du projet du mandat de la concertation fasse l’objet de travaux préparatoires du comité de propositions avant d’être livré et discuté au niveau de la plénière.
Les principales problématiques objet de la concertation
Bien entendu, l’inventaire des thèmes permettra d’en recenser plusieurs qui pourront faire l’objet de débats et de discussions selon un calendrier approprié. L’ADRG estime à cet égard que la durée de la transition et les dix étapes du chronogramme proposées par le gouvernement ne sont plus des questions préjudicielles qu’il faudra abordées dans ce dialogue. En effet la conclusion des accords entre la CEDEAO et la Guinée fixant à 24 mois à partir du 1er janvier 2023 la durée impartie à la transition selon le chronogramme précité a clos les débats sur ces chapitres. Le dialogue inclusif doit s’atteler désormais à fixer les modalités pratiques et les préconisations nécessaires pour mener à terme les travaux des 10 étapes en apportant à toutes questions l’option la plus conforme à l’intérêt national pour asseoir les bases institutionnelles, opérationnelles, politiques et techniques pour un retour à l’ordre constitutionnel apaisé, participatif, transparent et efficace
- Les grandes étapes du chronogramme de la transition: Celles-ci se subdivisent en trois groupes : Le groupe 1 (recensement général de la population, le recensement administratif à vocation d’état-civil et l’établissement du fichier électoral) ; le Groupe II (aspects législatifs constitution- référendum- élaboration des textes organiques) et le Groupe III (organisation des élections). Le travail très contraignant mais aussi déterminant pour l’issue de la transition est le Groupe I des étapes de la transition. Dans la phase présente il est crucial de s’appesantir sur les travaux du recensement général de la population et du recensement administratif à vocation d’état-civil. Quelles sont les articulations techniques et opérationnelles entre les deux types de recensements et l’établissement du fichier électoral ? Quelles en sont les points essentiels des cahiers de charge ? Les applications informatiques et les logiciels sont-ils certifiés pour garantir la sécurité, la fiabilité et leurs capacités d’évolution pour s’adapter aux besoins futurs des pouvoirs publics pour la digitalisation du fonctionnement des administrations nationales ? Quant-est-il de la carte d’identité nationale digitalisée et le numéro d’identification nationale ? Ces questions méritent un éclairage particulier afin de défricher sereinement la marche de la transition. Les travaux du Groupe II sont essentiellement d’ordre législatifs donc peuvent –être effectués dans un laps de temps raisonnable en parallèle avec les actions du Groupe I. Les actions du Groupe III ne peuvent être envisagées que lorsque les travaux des Groupes I et II seront terminés.
Autres problématiques de la concertation
Il est nécessaire de passer en revue d’autres questions susceptibles d’être évoqués au cours de la concertation :
- Les travaux de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières doivent se poursuivre dans le respect scrupuleux des droits des prévenus en conformité avec les principes du droit. Aucune obstruction à la justice ne doit être admise. La Guinée a souffert de la persistance des détournements des deniers publics et de la spoliation du patrimoine de l’Etat. Il faut à cet égard lutter avec détermination contre le fléau de la prévarication des ressources publiques.
- Les crimes de sang doivent être jugés dans le cadre global des politiques issues des recommandations des Assises Nationales qui ont été organisées du 22 mars au 29 avril 2022.
- Le maintien ou la restauration de la cohésion nationale sont indispensables afin de favoriser l’exécution du programme du retour à l’ordre constitutionnel. A cet égard la réalisation des recommandations les plus pertinentes du rapport final des assises est nécessaire. Les politiques de décrispation et de pacification des zones sensibles de notre pays sont essentielles. Nous pouvons citer l’axe Hamdallaye- Kagbelen, les relations intercommunautaires en général et particulièrement en Guinée Forestière. L’ADRG s’impliquera pour apporter des pistes effectives de solutions à ce lancinant défi de notre temps qu’est la réconciliation nationale.
- Les questions sociales : Une pause sociale fruit de concertations sérieuses et constructives entre autorités- syndicats- patronats est une condition nécessaire pour éviter les troubles sociaux dus à la difficile situation économique et financière dont notre pays est confronté. A cet égard le dialogue inclusif pourrait mettre en relief l’accompagnement de la communauté internationale le financement sustantiel d’un programme intérimaire d’urgence sociale pour soutenir les couches les plus vulnérables de la population guinéenne. En effet les questions sociales sont les causes réelles de la répétition des crises en Guinée et elles sont masquées par des diatribes politiciens qui détournent la collectivité nationale de l’essence de nos difficultés. Le débat à cet égard est indispensable pour une réelle et constructive compréhension de la réalité économique et sociale de la Guinée. Autant les réformes politiques sont vitales mais les réformes sociales de l’Etat guinéen sont impératives pour des politiques de consolidation sociale gage de la stabilité, de la paix et du développement.
- Les questions sécuritaires le corps social et politique de la Guinée doit prendre en compte ce chapitre préoccupant pour prévenir et contribuer à la stabilisation de la région ouest-africaine.
- L’organisation du processus électoral est également un point nodal pour la réussite de nos travaux. A ce sujet il faudra faire le diagnostic des expériences antérieures pour en tirer les bonnes leçons pour une meilleure organisation des élections en Guinée.
En guise de conclusion : Les autorités de la transition devront faire preuve de pragmatisme pour s’atteler aux travaux proprement dits de la transition. Le cadre
de dialogue devra fixer les modalités de suivi et d’évaluation de toutes les étapes pour conforter la confiance entre les acteurs pour le processus politique et électoral engagés. Il est impératif de ne pas accepter que le processus soit pris en otage par qui que ce soit.
L’ADRG encourage les autorités de la transition à ne ménager aucun effort pour parvenir à une transition apaisée, concertée et réussie pour la Guinée.
- Le Président de l’ADRG BAH Oury
- 2022-10-27