Le contexte : La Guinée est marquée depuis son indépendance en 1958 par des successions de crises politiques où la violence d’Etat est systématique. Les violations des droits de l’homme et les pratiques ethno-stratégiques récurrentes ont fait prospérer à la fois la mauvaise gouvernance et la pauvreté. La population par conséquent traumatisée a perdu confiance en la possibilité de renverser cette situation. A cet égard, les départs massifs de jeunes guinéens pour l’étranger en empruntant les voies clandestines malgré tous les risques traduisent le désarroi et la perte de l’espoir. La richesse potentielle du pays tant sur le plan minier que sur le plan agricole aurait dû offrir un autre avenir aux guinéens.
Le déni de la démocratie et de la jouissance de la citoyenneté est manifeste. Le système politique dévoyé que pour servir des intérêts claniques du pouvoir a toujours cherché à se maintenir aux commandes de l’Etat en confisquant la souveraineté du peuple guinéen. Ceci explique pourquoi les changements de régime en 1984 et en 2008 ne sont intervenus qu’à la suite du décès des présidents de la République d’alors. Les transitions politiques qui ont suivi notamment celle de 2009 avec le CNDD n’ont pas permis d’engager le pays dans la voie de la stabilité institutionnelle qui était recherchée.
Aujourd’hui un nouvel espoir est né. Une possibilité de mettre sur les rails la Guinée est en vue. Pour réussir, nous devons tirer les enseignements des échecs antérieurs afin de les éviter. C’est l’ultime chance qui est offerte à la Guinée pour se définir un autre destin et éviter alors, le retour du passé.
Les objectifs de la transition politique
D’abord il est nécessaire d’enclencher une rupture avec les pratiques néo-patrimoniales qui ont gangrené toutes les institutions nationales afin d’aborder un tournant vertueux pour conforter et consolider le vivre-ensemble qui est fortement malmené. A cet effet l’élimination de l’ethno-stratégie est une priorité au niveau des politiques publiques. Toutes les bonnes intentions par le passé ont été détournées de leur but initial par le virus de l’ethnocentrisme. La cohésion nationale et le vivre-ensemble collectif sont des impératifs à promouvoir dans ces temps de crises et de méfiance. La CORED-Guinée s’engage à présenter à l’actuel exécutif guinéen dans les prochaines semaines des propositions pour conforter le vivre-ensemble en Guinée.
La rédaction d’une constitution s’impose car celle de 2020 n’a aucune légitimité. Cette nouvelle constitution devra être adoptée par voie référendaire pour éviter de répéter la faute de 2010. En effet la transition de 2010 qui a durée pratiquement 24 mois n’a été productive qu’avec le gouvernement de Jean Marie Doré soit à peine dix mois.
Dans le même registre il est évident que certains codes et textes réglementaires doivent être réécrits à l’aune de la future constitution notamment le code électoral. La loi sur décentralisation est aussi un chantier pour renforcer la prise en charge par les citoyens de leur préoccupation à travers les conseils de proximité élus et dotés de compétences réelles pour assurer la gouvernance locale.
Les années de pouvoir du Président Alpha Condé se sont cristallisées autour de la manipulation peu ou prou de l’organe de gestion des élections et de la corruption du fichier électoral. Les crises politiques naissent lorsque le système électoral n’est pas en conformité avec la réalité. La résolution des facteurs de crise en Guinée, se trouve dans la confection d’un fichier électoral qui prend en compte le corps électoral guinéen y compris ceux qui résident à l’étranger. C’est la priorité afin de doter le pays dans le futur d’institutions fortes et démocratiques en Guinée. A cet effet il est préférable dans les circonstances exceptionnelles de la transition d’avoir des techniciens avérés compétents et fiables pour gérer ce processus complexe qui nécessite des apports techniques moraux et financiers conséquents. L’Union Européenne et l’OIF pourraient être approchées dans le cadre d’une assistance technique renforcée.
Le marasme économique et administratif d’une part les faiblesses criardes du système judiciaire d’autre part exigent d’envisager la mise en force de chantiers afin de conduire les réformes indispensables et urgentes. Pour ce faire, il serait souhaitable de mettre en place une commission de réflexion et de proposition pour conseiller les tenants de l’exécutif sur la méthodologie et les stratégies appropriées efficaces pour la refondation de l’Etat.
La situation sociale est particulièrement difficile du fait de la crise économique et financière qui sévit dans le pays d’une part et de la crise sanitaire covid19 d’autre part. Il est indispensable d’engager des mesures les plus appropriés pour soulager les souffrances de la population en définissant un programme d’urgence prioritaire qui sera axé à satisfaire une certaine demande sociale des couches les plus démunis du pays. Bien entendu cela requiert l’implication des partenaires multilatéraux et bilatéraux.
La durée de la transition
Construire un système électoral fiable et exhaustif dans un pays qui ne dispose d’un fichier d’état civil demande du temps. C’est la durée optimale de la faisabilité du recensement électoral à l’intérieur du pays et à l’étranger qui est déterminante pour évaluer la durée de la période transitoire. Toutefois les missions de la transition pourront se faire en parallèle. Pour que les tâches essentielles de la transition puissent être réalisées en l’occurrence :
Par la suite l’organisation du référendum pour l’adoption de la constitution et dans un second temps l’organisation des élections nationales législatives puis présidentielles (celles-ci peuvent être couplées) peut prendre 6 mois. En définitive au maximum 30 mois pourront suffire pour mener à terme une transition inclusive, efficace et qui dotera la Guinée des leviers pour une gouvernance démocratique, vertueuse et stable pour le futur.
Les organes de la transition
En conclusion : Les partis membres de la CORED-Guinée sont disposés à apporter leur contribution sous diverses formes afin que la transition puisse réussir.
N° | PRENOMS | NOMS | PARTIS POLITIQUES |
1 | El hadj Mamadou | SYLLA | UDG |
2 | Hadja Makalé | CAMARA | FAN |
3 | Me Pépé | KOULEMOU | ARN |
4 | Mamadou Baadicko | BAH | UFD |
5 | Mohamed | CISSE | LaNG |
6 | Aboubacar | SOUMAH | GDE |
7 | Boubacar | BAH | ADPG |
8 | Bouya | KONATE | UDIR |
9 | Amadou Oury | BAH | UDRG |
10 | Siaka | BARRY | MPDG |
11 | Dr Makale | TRAORE | PACT |
12 | Laye Souleymane | DIALLO | PLP |
13 | Fodé Mohamed | SOUMAH | GECI |
14 | Thierno Mamoudou | BAH | PRD |
15 | Dr Abdoulaye | DIALLO | MSD |
16 | Mamadou Saliou | DALLO | PNP |
17 | Dr Taliby Dos | CAMARA | PDTG |
18 | Ibrahima Abé | SYLLA | NGR |
Les partis de la CORED –Guinée